dimanche 16 octobre 2011

[Interview #8] Anne-Christine Remiche

L'interview du mois, qu'est-ce que c'est ?
Hé bien, c'est une interview de jeunes auteurs par mois. Il y en aura parfois une, parfois deux. Peut-être plus. Et c'est là pour vous faire découvrir les écrivains français qui tentent de percer. Parce que les français aussi sont bons !

J'ai accumulé le retard. Pour ce mois d'octobre, il n'y aura donc qu'une auteure mais pas des moindres ! Parce que cette jeune auteure n'a pas la langue dans sa poche et qu'elle est ma bêta, on a à faire à une interview et à des romans... hors normes.
Enfin, voici ses réponses à mes quelques questions (vous remarquerez que c'est une bavarde invétérée)...


Pour bien commencer, une petite présentation ?


Pour faire original, je m’appelle Anne-Christine « Lili » Bortoli-Remiche.
Ne prenez pas peur, je préfère Lili Remiche et vous me retrouverez sur Facebook grâce à ce pseudo.
Pourquoi ce pseudo ?
Parce que Remiche est mon nom de famille unique et Lili parce que mes ami(e)s me surnommaient Lilith quand on était ado, que sur le net, ça a été Vivi tout un temps et que ça a fini en Lili aussi fou que ce soit ! …. Ouais, on s'en fout ! Je sais...
J’ai vingt-six ans, je n’ai pas d’enfants et pas toutes mes dents mais c’est une autre de mes longues histoires que je vais remettre à plus tard si vous le permettez.
Je suis issue d’une famille nombreuse : deux frères et deux sœurs plus jeunes, plus un demi-frère et un demi-sœur aussi jeunes que les autres.
Je n’ai suivi aucune formation d’écriture particulière, j’ai juste eu une mère acharnée à me faire copier les pages du dictionnaire et du Bescherelle à chaque punition.
Non, je n’étais pas turbulente !! Je ne vois pas de quoi vous parlez voyons...
Je suis née entourée de bouquins et encore plus depuis que j'ai intégré une école pour devenir professeur de français-religion comme ma grand-mère maternelle. Mon grand-père maternel, notre Commandant en chef, adore tout ce qui touche à la guerre et passait des heures à me lire ses nouvelles ou ses récits. Il les faisait publier dans les journaux de son régiment à l’armée ou dans ceux de sa région et en ce moment, il écrit ses mémoires.
Ma mère a suivi son chemin mais dans les thrillers. Une férue de policiers et de « serial-killer » en tout genre ! Je les connais tous grâce à elle. Elle a remporté pas mal de prix dans sa jeunesse jusqu’à ce qu’elle délaisse tout cela pour sa famille et pour un travail « qui rémunère bien » (sic). A présent, elle s'occupe de deux sites internet qu'elle fait de A jusque Z, l'un pour les trails de son mari et l'autre pour le patrimoine de Belgique (elle travaille sur le sens des cimetières dans notre société actuel ! C'est un boulot de titan mais une passion avant tout.)
C’est elle qui m’a appris qu’écrire n’apportait rien d’autre que le plaisir de créer. Peu de gens sont connus au point de pouvoir en vivre, il faut donc en tirer le maximum de positif : se dire que le peu de personnes qui liront nos créations pourront, à travers et grâce à elles, voyager et apprendre comme nous.
Bref…
Donc l'écriture et la littérature sont une affaire de famille, vous l'aurez compris.
Je suis, par conséquent, très très difficile quant à mes choix de lecture et de « nouvelles » découvertes. Les histoires de Vampires boules à facettes pour soirées disco, très peu mon genre... Pas du tout mon genre ! Je ne suis pas contre les Vampires sensuels (pour ne dire que ça) tels ceux de Anne Rice (Mariuuuus!) ou de Laurell K. Hamilton ( Asheeer!) mais les petits bébés de ces dernières années, merci mais non merci ! Je repasserai quand ils seront enfin des mâles. Je n'aime pas les boîtes de nuit sauf avec Asher, s'il le faut,  mais lui ne me foutra pas la honte de ma courte vie !
Sinon je suis bien plus portée sur les Garous en tout genre (pour le moment, Patricia Briggs me satisfait pleinement  d'ailleurs). J'avoue que cette passion est née en lisant Madame Hamilton : j'ai adoré le monde de ses garous et le nombre qu'elle faisait entrer dans le mythe. Jusqu'à l'apparition de Tigre qui m'ont fait l'effet d'une revisite des Powers Rangers (ceux qui lisent la série comprendront cette allusion)... ce qui amène à la question suivante...

Dis-nous tout. D'où t'es venue l'envie d'écrire, que représente l'univers de la littérature pour toi ?
La littérature représente...  
Oula... Avant, elle représentait une évasion, ce qui n'est pas une surprise me direz-vous. A présent, elle représente un moyen de trouver ma voie dans l'écriture. Comment ? En m'éclairant sur ce que je peux « faire » ou ne pas faire, sur la manière de faire, sur les sujets à écrire. Grâce à la littérature, je perfectionne mon français, mes expressions, mon orthographe et ma grammaire. J'y trouve un sens à ce que je fais, ce que je donne... J'y trouve un sens à des questions que la vie passe sous silence. Certains romans m'apportent du courage comme de la joie quand je ne vais pas bien. Je sais quel ou quelle auteur(e) arrivera à me remonter le moral en m'emmenant dans son monde.
La littérature représente une porte sur l'espoir, des éclaircissements sur des zones d'ombre …
Je sais que ça paraît pompeux mais ce sont ces « auteurs » qui m'ont fait prendre conscience de mon envie «  d'éclaircir » à mon tour des lecteurs.
Après avoir appris à écrire et avoir été dégoûtée du « beau français » (merci maman!), j'ai appris à aimer écrire par moi-même grâce à mes différentes lectures. C'est donc vers dix-sept ans, après avoir découvert que la Belgique était vraiment nulle en matière de ventes de bouquins fantastiques, que je me suis mise à gribouiller chacune de mes idées sur tout et n’importe quoi Pour vous dire, j’écris même sur des serviettes en papiers dans des restaurants. Je rassure, une nouvelle fois, je n’ai pas encore tenté le papier WC... Ca va venir ! Je le sens bien...
Le seul bouquin (à part Dracula de Stoker) que je pouvais lire qui parlait des Vampires, était « Lestat le Vampire » d’Anne Rice. L’année suivante, j’ai pu découvrir Laurell K. Hamilton mais entre temps, ce fut le néant total. C’est donc armée d’un stylo que je suis allée à la rencontre de Vampires, de Loups-garous et de Sorcières. Ils en ont bavé avec moi, croyez-moi ! Je n’avais aucun style d’écriture et tout ce qui me passait par la tête, je le leur faisais vivre. Un véritable charnier. Il suffit de voir mes fictions sur Harry Potter pour se rendre compte de l’évolution de mon style et ma mentalité dans la littérature (et non, je ne ferai lire à personne ! Na !)
A force de lecture et d’écriture, de relecture et d’écriture, etc.. etc.. , j’ai découvert le style dans lequel je suis le plus à l’aise pour créer lorsque j’eus vingt-deux ans, à peu près. J’ai donc laissé de côté les Vampires aussi beau que Dracula dans le film de Coppola (haaa ! Gary Oldman restera gravé dans mon cœur !) et j’ai créé Helldown… Un concentré de ce que j’aimais et que j’aime: les Garous et Manhattan (j'avoue l'avoir massacrée mais c'est pour la bonne cause!).
Je me suis égarée là... (Kassie pense : encore !) Reprenons... 
  Parle nous de ton/tes livres, personnages. D'où te vient l'inspiration ?

D'abord mes livres qui sont tous issus de Helldown, une saga. Je suis incapable d'écrire un unique roman, je déborde d'idées à partir du moment où j'ai construit un monde cohérent.
Le tome 1 de Helldown, Ville de sang, a subit 18 essais en tout. Je n'étais jamais satisfaite de ce que je faisais, de la manière trop « commune » dont je présentais ce monde unique, dans lequel je me réfugiais depuis des années. Il devait et doit représenter entièrement ce que je pense, ce que je vois.
Il a mis dix ans avant d'être terminé complètement. Et je ne parle que du tome 1, je précise.
Quant à mes personnages, ils représentent un petit bout de moi mais au final, ils ont évolué à leurs guises (d'ailleurs, j'ai mon mouton noir et mon petit protégé dans ce monde de fou ! C'est pour dire combien ils sont indépendants de moi en réalité). Chacun apporte son petit plus au sein de Helldown. Depuis le tout début, aucun personnage n'a jamais changé ni de physique ni de mentalité ni de prénoms et noms. Il n'y qu'Heilin qui est devenue un plus que ce qu'elle était. Sinon ils ont toujours existé et continueront d'exister avec ou sans public autre que moi !
Dans le tome 1, si je devais donner une caractéristique aux personnages principaux qui sont tous des Garous :
Heilin : forte dans ses faiblesses
Dageus : faible dans sa force
Torsten : perdu hors des sentiers battus mais jamais loin d'eux
Le tome 2, Ville de Glace, quant à lui, est en cours d'écriture mais avance plutôt pas mal... On y retrouve certains des personnages du tome 1 mais le centre d'attention se tourne sur les Sorcières. J'ai mis quelques mois à trouver les idées, les messages que je voulais y placer et parce que les personnages me donnaient un peu de file à retordre mais au final, j'ai trouvé la voie !
Je vous les dis en deux mots ?
Kera : le destin est ce qu'il est...
Roy : Rien n'est écrit réellement...
Rhett : l'amour vaut-il vraiment tout...
Heilin : la vie est ce que l'on décide d'en faire...
Ce tome, contrairement au premier, mettra l'accent sur les questions des sentiments, entre autre. Je ne délaisse pas mon côté horrifique pour autant !
Tout cela paraît nébuleux ? Normal ! Il faut lire pour comprendre ! Mdr !
En bref, Helldown est une saga de sept tomes (peut-être plus, on verra quand on y sera), que je veux touchant à des thèmes précis. Je mise sur l'action autant que sur les passions qui animent tout à chacun.
Parce que ce sont ces romans de ce genre qui m'ont bercé après tout !
Petite note en plus, mes monstres sont des Vampires mais pas ceux que l'on pourrait rencontrer depuis quelques dizaine d'années. Je déteste les Vampires de cette génération, j'ai donc utilisé le monstre sanguinaire dépeint dans de nombreuses légendes.
Je préviens pour ceux qui seraient étonnés de mon site ou de ma page facebook....
Mon inspiration me vient comme ça. Il suffit que je me pose, je pense à mon monde, j'y suis et j'y vis à travers les protagonistes. Je n'ai pas besoin de musiques, pas de silence, pas de... rien du tout ! J'écris en toutes circonstances et en tous lieux. Pour moi, l'imagination ne se travaille pas, elle vient (parfois, elle fait sa difficile, faut le dire) sans besoin de la motiver. C'est quelque chose qui est ancré en moi. Bien sûr, je n'écris pas tous les jours et donc je connais le coup de la page blanche. Ne pas l'admettre serait mentir. Je suis comme tout le monde !
J'essaye d'écrire un peu tous les jours mais parfois, les éléments extérieurs font que je ne peux pas (école, fatigue, le conjoint, la famille,.... on en passe) mais mon imagination tourne encore et encore.
Parfois, certaines de mes idées de romans viennent d'un bouquin, d'un film ou d'une chanson que je viens de voir ou d'entendre... Surtout les romans qui me font dire, une fois fermés : «  mais je voyais pas ça comme ça ! Ça aurait été mieux comme ça ! »
  Quels projets as-tu pour l'avenir ? 
Pour le moment, ma principale occupation est d'écrire la Saga Helldown. J'ai déjà le roman 3 en tête et le 4 qui se forme doucement mais sûrement !
Sur le côté, j'ai commencé à créer un monde à l'opposé totale de Helldown : une quadrilogie intitulée Wonderland. Récemment, j'ai relu Alice au pays des Merveilles et une question m'est venue en tête, que sont les autres Royaumes ? On parle énormément du Royaume de cœur avec sa célèbre reine mais j'ai « vu » aux alentours les autres royaumes et j'aimerais partager ces idées avec pas mal de monde ! Un petit avant goût du tome 1 (Wonderland – Au Royaume de Pique) : «  Je m'appelle Lilase Spadles et je venais d'enterrer ma mère quand son miroir m' a envoyé dans un monde de tarés. Et ce n'est pas un euphémisme, je vous l'assure! Le Royaume de Pique est complètement barré. La Reine de Pique est givrée à souhait entre ses envies de têtes brochées dans son jardin et sa nouvelle loi obsessionnelle contre tout ceux qui ne sont pas Pique. Autant dire que la saison de la chasse est ouverte!
Je sais que le chagrin peut rendre fou mais m'emmener dans une version remastérisé et aliéné d'Alice au Pays des Merveilles, y a que moi pour faire ce genre de délire!
Mais où sont mes anxiolytiques? »
Contrairement à Helldown, ici, je m'essaie au discours à la première personne du singulier. Je n'ai pas l'habitude alors ça me demande pas mal de travail parce que je retourne systématiquement en « il » au bout de quelques pages !
Les mondes dans lesquels je vais plonger mes lecteurs sont loufoques et décalés parce que tous les habitants sont immortels et ils s'emmerdent royalement. Alors ils ont, pour la majorité, un sérieux grain au ciboulot en commençant par les héros eux-mêmes...
J'ai des autres projets dont un qui me tient à cœur depuis cinq ans mais qui demande beaucoup de recherches et comme je ne suis pas certaine de sa naissance au grand jour, je préfère le passer sous silence ! On le retrouvera peut-être dans quelques temps sur une page ou l'autre en annonce spéciale !
Qui sait ?
Un petit mot pour tes lecteurs ?

Visiblement ma page facebook zombifie les gens qui y passent alors prenez garde quand vous vous connecterez … si cela vous dit, bien sûr ! Je ne force personne... bien que je pourrais vous envoyer le Seigneur Rouge ou la Reine de Pique. Ça serait à vos risques et périls... enfin moi, ce que j'en dis!
Sérieusement, je remercie déjà notre chère chroniqueuse et auteure pour le temps qu'elle aura passé à me lire et celui qu'elle passe à me supporter avec mes conneries ! C'est beaucoup, je vous assure !
Je remercie aussi toutes les personnes qui m'ont donné leurs avis, leurs ressentis après lecture des douze premiers chapitres sur mon site. C'est vraiment encourageant d'avoir des petits mots aussi sympathiques et constructifs!
Je remercie aussi mes bêta-lectrices, bien entendu. Elles font un super boulot même si je suis difficile.
Quant à mes lecteurs actuels : merci à vous d'être passé dans mon monde et, peut-être, d'y être resté en attendant la suite.
Quant aux futurs lecteurs (on peut rêver, non ?... ), j'espère que vous vous plairez dans mon univers, que vous y trouverez votre bonheur, n'hésitez surtout pas à me faire part de votre déception autant que de votre bonheur. Je prends tous les avis, toutes les réactions !
Je ne mords pas... Je le jure !!!
Vous l'aurez compris, Lili est totalement frappée. On se demanderait presque si elle n'a pas été bercée trop près du mur. Personnellement, c'est comme ça que je l'adore mais bon, je ne suis pas très saine d'esprit non plus.
Bref, regardons un peu plus près le premier tome de Helldown...



Titre : Ville de Sang
Série : Helldown #1
Auteur : Anne-Christine Remiche
Editeur : Sharon Kena
Parution : Décembre 2011

Ils ont le même sang et pourtant…
A vingt-quatre ans, Heilin fait partie de l’élite des Headhunters, commando spécial de Helldown mais aussi du monde. Il a vingt-sept ans et a déserté son boulot pour trouver les réponses à ses questions.
Torsten pensait sauver sa sœur en la fuyant mais c’est ensemble qu’ils pourront résoudre l’énigme de leurs existences. Ils vont apprendre que c’est en sautant à pieds joints au centre de leurs peurs qu’ils trouveront leur Destin et qu’ils pourront affronter les pires dangers. Mais avant cela, l’enfer s’ouvrira pour eux.
Face à des créatures sorties d’une imagination dérangée, face à des alliés étonnants et pas toujours désirés, face à sa propre famille, la confrontation va ressembler au labyrinthe du Minotaure : inégale et mortuaire. Il ne restera plus à Heilin et Torsten que l’espoir qu’Arianne ait bien déroulé le fil rouge pour qu’ils puissent échapper à l’ennemi plus vieux et plus effroyable que jamais.
 

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