mercredi 30 mai 2012

23 heures (Vampire Story #4) par David Wellington





Titre : 23 heures
Série : Vampire Story #4
Auteur :  David Wellington
Editeur : Milady
Note : 4.5/5

Caxton est dans l'arène. Lâchez les fauves. 
Laura Caxton, passée du mauvais côté de la loi, se retrouve dans une prison haute sécurité pour femmes. 
Un lieu sinistre où tout peut arriver. Car le pire danger vient de l'intérieur... Le plus vieux vampire au monde, la sanguinaire Justinia Malvern, a infiltré les lieux et compte bien accroître ses pouvoirs en décimant la population carcérale. Caxton est la seule à pouvoir l'arrêter, et Malvern le sait. Elle lui pose un ultimatum que Caxton ne peut refuser. l'ex-flic n'a que vingt-trois heures pour se sortir de cet enfer et empêcher la terreur de se répandre au-dehors.

Mon avis :


23 heures de David Wellington... Livre lu en quelques heures à peine – 3 pour être précise – et qui me donne envie de tuer l'auteur.

Mais commençons par le début.

Déjà, il vous faut savoir que David Wellington est un écrivain que j'affectionne énormément tout comme James Patterson, Patricia Briggs et Ilona Andrews.
Ce sont mes auteurs préférés et il n'y en a pas d'autres !
Pour que vous compreniez à quel point que j'en suis :

  1. Je bave durant mes lectures ce qui oblige mon mari à s'enfermer à l'étage quelques heures – le temps de baver puis d'éponger le tout.
  2. Je maudis mon libraire fétiche – oui, j'en ai un – quand un de leurs bouquins ne sort pas les bouquins le samedi prévu. En Belgique, les livres sortent le samedi matin qui suit les sorties françaises. Autant dire que je tue littéralement quiconque met une chronique/ un avis/ des spoilers sur ma page Facebook.
  3. Mes ami(e)s soupirent dès que je mets à parler d'un bouquin d'un de mes auteurs préférés. Ca dure des heures voir des jours. Je fais la conversation toute seule – oui, c'est un monologue, mais je préfère « conversation » comme terme. Ca fait moins dingue.
  4. Ce sont les seuls auteurs dont je m'interdis de lire la fin avant de commencer la lecture. Normalement, je lis toujours la fin des romans que j'achète parce que je trouve que si je me demande « tiens comment l'auteur en est arrivé là ? », c'est que le livre va me plaire. Je ne suis pas une lectrice de dénouement final, mais une lectrice de milieu. Pour moi, un livre est bon ou très bon à partir du moment où les événements qui mènent à la fin me tiennent en haleine. Si la fin est un classique, je sais que le reste de l'histoire suivra ce schéma. C'est une réflexion discutable, je sais, mais pour le moment, je n'ai jamais été déçu de mes choix basés sur cette méthode. Note : les livres que je fustige sont des livres que je me suis obligée à acheter pour X ou Y raisons. C'est très rare quand il s'agit d'un choix personnel.

Disons-le clairement : dans cette lecture, je suis « parti pris, mais pas trop », « subjective, mais pas trop » !!!
Je ne vais pas commencer à donner mes avis sur les 3 premiers tomes de Vampire Story.
Pourquoi ?
D'entrée de jeux, je dirais : voir les 4 points ci-au-dessus. Si vous avez deux neurones comme moi qui se rencontrent de temps en temps, vous aurez compris qu'il n'y a rien à dire à part « David Wellington quoi... ».
Ensuite, vous êtes sur une chronique d'un tome 4... QUATRE...
Alors soit vous êtes tombé(e)s ici par hasard et vous allez fermer cette fenêtre dans peu de temps.
Soit vous aimez ma plume et je vous dirai « merci ! ».
Soit vous avez lu les premiers romans... Ce qui serait mieux quand même.
Dans un cas comme dans l'autre, je ne vais quand même pas faire un compte-rendu des premiers tomes.
Désolée ! Si vous voulez vous faire un avis, je n'ai qu'une chose à dire « allez lire ces romans et que ça saute ! Non mais ! »

Revenons à nos moutons, c'est à dire, ce tome 4 : 23 heures de David Wellington.

Premier point : la plume du traducteur.
Chez Milady/Bragelonne, il n'existe pas un tome sans une faute à l'intérieur, ce roman ne fait pas exception à la règle. Je ne suis pas à cheval sur l'orthographe, je fais des erreurs moi-même – d'ailleurs, il doit y en avoir dans cette chronique. Ce n'est pas ce que je veux relever ici.
Ce qui m'a dérangé durant ma lecture de ce tome furent les fautes de subjonctif. Tous les subjonctif présent étaient remplacés par des indicatif présent.
Pitiez !
Qu'on oublie un pluriel, un féminin, ou autre, je m'en fous, mais les fautes de temps, c'est mortel.
Ca a bloqué ma lecture quelques minutes durant lesquelles je me demandais si c'était moi qui avait un soucis. On ne sait jamais.
En désespoir de cause, j'ai prononcé plusieurs fois les parcelles de textes à voix haute et ça sonnait tellement étrangement que je n'ai qu'une chose à hurler : « NON!NON!ET NON ! »
A part ça, quelques soucis de traduction – syntaxe? – dans certaines phrases au sein des premières pages, mais j'ai surmonté l'épreuve. Vive moi !


Deuxième point : l'histoire de l'auteur.
Depuis le tome 1 et les suivants, les péripéties ponctuées de réflexion sont autant de claques dans ma tronche que de bave sur mon sol.
Que signifie cette étrange phrase pleine de métaphore ?
Clairement, David Wellington me surprend toujours autant à chaque tome. Dans les premiers, je ne m'attendais pas à toutes les fins, j'ai été grandement surprise par certains faits, déroutée aussi et parfois, déçue – dans le bon sens du terme – parce que j'imaginais un autre dénouement pour le héros / héroïne.

23 heures ne déroge pas à la règle. C'est même au-delà de ce que j'imaginais pouvoir ressentir.

Dans ce livre, David Wellington prend le pli – le risque ?! – de commencer l'histoire doucement. Il met en place le lieu où se trouve notre héroïne, Laura Caxton, avec énormément de détails, de précisions qui peuvent dérouter de prime à bord.
Bon ! J'exagère un brin. Il n'y a pas tant de descriptions que cela. Je vous vois déjà ouvrir les yeux comme des soucoupes en vous demandant si ça va être aussi chi... euuh ! Ennuyant que de lire du Zola.
Connaissant l'auteur depuis quelques romans – notamment Zombi Island –, j'ai appris au fil de mes lectures que tout est calculé à la virgule près.
Rien n'arrive au hasard dans la saga Vampire Story.
A partir de là, lire cette première partie est un plaisir incommensurable.
« Il faut prendre garde aux détails qui tuent » n'est pas une expression dans ce cas-ci.

Nous suivons donc Laura Caxton, maintenant dans une prison sous haute surveillance, qui tente de se faire la plus petite possible au milieu de femmes toutes plus cinglées les unes que les autres. Sauf que nous apprenons rapidement qu'en prison, personne ne peut se faire passer pour une souris, à moins d'être mort. Réellement mort, cela s'entend. Laura, prise à partie par un gang mené par une femme à poigne – « Jen la Coupable » – se retrouve dans la partie la plus surveillée de la prison. Là, où se trouvent des femmes qui ont commis des atrocités tellement énormes que les autres détenues veulent leur faire la peau tandis que d'autres attendent le jour de leur exécution.
Autant dire que d'entrée de jeu, nous savons que personne n'a rien à perdre dans cette histoire.
Je tiens à souligner que j'ai été un peu déroutée par les noms des prisonnières au départ, mais que ce détail a pris sens plus tard. Comme pour tout en fait.

Ce qui a été flagrant pour moi dans cette première partie, c'est la différence entre la prison « commune » et la prison «  spéciale ».
Autant au départ, je sentais la pression sur l'héroïne comme si elle était sur moi : peur de se faire remarquer, peur de se prendre un coup de couteau au détour d'un couloir, peur de tout même de son ombre, mais il reste cette combativité salvatrice malgré tout.
Autant dans la seconde partie, je me suis sentie vidée petit à petit de ma véritable nature par l'isolement, le manque d'air – les détenues dans la prison de confinement ne peuvent pas sortir plus d'une heure par jour et c'est une promenade autour d'un piquet qui leur est offerte – et par le manque de place privée – caméra de surveillance, lumière 24h/24,.... .
Aucun détail ne nous est épargné sur les conditions de vie de Laura Caxton qui tente de rester elle-même malgré la pression exercée sur son esprit. Nous pouvons la sentir partir de temps en temps, mais soit sa codétenue, soit les matons, soit la venue de sa petite-amie, la font revenir à elle.
Ce sont des courants d'air frais qui remettent les choses en place.

J'ai vraiment apprécié le jeu de montagnes russes que l'auteur m'a fait vivre à travers Laura. Parfois, je devais m'arrêter de lire quelques minutes pour digérer la pression ou le relâchement subite sur mon esprit.
Ca faisait longtemps, aussi, que je ne m'étais pas posée des questions sur les issus possibles de l'histoire. Au vu de l'esprit de Laura, je me suis surprise à me demander si l'auteur allait la supprimer. J'étais un peu angoissée à cette idée d'ailleurs.
Il m'était impossible de savoir à l'avance comment tout cela allait terminer.
Déjà rien que ça me fait vénérer David Wellington.
Ce genre de sensations me manquait.

Cette mise en bouche passée, nous suivons quelques instants Clara, la petite-amie de Laura, qui tente de trouver Malvern, notre Vampire, avec son coéquipier, Glauer. Tous deux sont sceptiques face au comportement étrange de leur ennemie, mais ils sont pieds et poings liés face au Marshall Fetlock – celui-là, j'ai eu envie de le tuer un nombre incalculable de fois.
Pour se sortir de leur impasse, Clara décide d'aller rendre visite à Laura durant un parloir sous haute surveillance.
C'est là que tout part en vrille, que tout s'explique, que tout prend place.
David Wellington nous entraîne dans une série d'actions, de réflexions intenses qui nous tiennent en haleine du début jusqu'à la fin.
Comme je l'ai déjà dit, l'auteur ne laisse rien au hasard, tout est pensé méticuleusement. Les détails tuent réellement nos protagonistes.
Le début un peu lent se transforme petit à petit pour prendre tout son sens. Un téléphone devient une clé. Une parole est un sauf conduit pour la liberté. Un personnage insignifiant se retrouve au devant de la scène prenant la place de Laura Caxton.
Et tout mène a une apothéose qui m'a laissée sur le cul, disons-le crûment.

On pourrait reprocher une incompréhension face au comportement de Laura qui va tambour battant face aux Vampires qui n'ont rien de boules à facette que la mode nous assène à toutes les sauces. Laura ne se ménage pas, mais, heureusement, ne dépasse pas la limite que son mentor ne se privait pas de piétiner, lui. L'auteur a le bon sens de le faire remarquer à un moment crucial pour notre héroïne.

Ce qui m'amène au Troisième point : les personnages principaux.
Laura est un personnage qui évolue énormément du tome 1 au tome 3. Elle est passée de peureuse à machine de haine face aux Vampires. Elle est devenue forte, sûre de ce qu'elle fait et mène sa barque comme elle le peut.
Dans ce tome 4, j'ai découvert une femme qui se débat face aux difficultés carcérales. Elle nous est présentée avec des fragilités et des forces que nous ne connaissions pas auparavant. Elle va s'allier avec une personne étonnante quand on la connaît un peu. La façon dont elle va accepter cette personne près d'elle alors qu'elle met ses proches de côté va énormément me toucher. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais j'ai été émue par cette nouvelle relation.

Clara n'est pas réellement le personnage secondaire principale. Elle est éclipsée par la nouvelle relation de Caxton. Pourtant, son histoire m'a émue aussi.
Prête à quitter la femme qu'elle aime à cause de l'éloignement et de l'obsession que Laura nourrit, elle apprendra petit à petit à la comprendre et à l'accepter comme elle est. Au fil de l'histoire, Clara va pouvoir mettre des mots sur ce qui la dérangeait au début du roman. Elle savait ce qu'elle devait faire, mais ne parvenait pas à expliquer pourquoi elle devait le faire.
Personnellement, j'ai quitté une Clara amoureuse, mais qui a enfin compris où elle en est. Elle sait ce qu'est Laura, ce qui la motive et la tient en vie.
J'ai beaucoup apprécié cette histoire sous-jacente. Elle liait les deux femmes tout en les tenant éloignées l'une de l'autre. Je l'ai trouvée touchante et triste à la fois.
Touchante parce que c'est une histoire que tout le monde connaît. Elle est vieille comme le monde : accepter ce qu'est l'autre, le laisser faire ce qu'il doit faire et l'attendre.
Triste parce que les sentiments des deux femmes sont forts et aussi vieux que l'Homme.
C'est tellement... humain !

Le personnage auquel Laura se lie est un personnage auquel je n'aurais jamais songé. Bien sûr, je me disais que quelque chose naîtrait entre eux, mais pas à ce point-là. Ce personnage est une bouée pour Laura, il cache un secret personnel fort et ses addictions rendent les choses très difficiles pour Laura, mais il est tellement lui que s'en est touchant. Il n'épargne rien à personne, il dit les choses comme elles le sont sans se rendre compte de la dureté de ses mots naïfs.
C'est nouveau pour Laura qui ne saura pas toujours gérer tout cela, mais qui tirera de ce personnage une force insoupçonnée.


Comme je vous l'ai dit en début de ce compte-rendu, j'ai énormément de choses à dire sur les bouquins de David Wellington étant donné que tout est pensé soigneusement et toujours étonnant.
Les énigmes prennent tous leurs sens quand il le faut.
Le langage est choisi avec soin – quand je vous dis de tout prendre en compte, ce n'est pas pour rire.
Les personnages sont logiques, humains et travaillés – aucun d'entre eux n'intervient sans raison.
Peut-être pourrait-on reprocher les huit-clos dans des endroits confinés – en même temps, ces endroits servent à rester dans l'atmosphère propre à la saga Vampire Story.
J'avoue être sceptique quant à la suite de ses aventures. Je ne perçois plus ce qui va lui arriver. Je l'ai quittée plus fragile malgré sa résolution. Je ne sais pas où cette cassure va la mener et ça me donne envie de harceler l'auteur pour écrire la suite !

Personnellement, cette saga est ma préférée.
Fini les vampires qui bouffent le sang des vaches innocentes.
Fini les histoires d'amour rébarbative entre une ado et un vampire de 2000 piges au mental d'un gamin de 16 ans.
On accueille avec joie les Vampires sanguinaires, sans visage, sans cheveux arrivant aux fesses et soyeux comme ceux d'un bébé.
Bonjour le sang, la violence et la peur.

Putain ! Ca fait un bien fou !!!




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