mardi 7 août 2012

Les chroniques de Virginia #1 : La guérisseuse de Suffolk par Laure Valens


Titre : La guérisseuse de Suffolk

Série : Les chroniques de Virginia #1
Auteur : Laure Valens
Editeur : Sharon Kena
Note : 8/10

Virginia avait toujours pensé que sa vie était écrite comme du papier à musique, mais suite à sa noyade tout bascule...Se réveillant en plein début de 16e siècle, juste avant le schisme et à la cour d'Henry VIII, elle n'a qu'un seul but : survivre. Engagée comme guérisseuse auprès de Catherine d'Aragon, elle se heurtera rapidement aux idées rétrogrades de l'époque et à une étrange attirance envers le duc de Suffolk, beau-frère du roi. Mais comment peut-elle s'en sortir entre les complots de la cour et une guerre millénaire entre des panthéons bien trop présents pour n'être que de simples mythes ? Virginia n'aura pas d'autres choix que de revoir ses théories sur la normalité.

Avis de Lili 


Une fois n'est pas coutume, je commencerai cette chronique en remerciant Laure-Valens de m'avoir confié son premier roman. Je sais qu'il n'est jamais facile de donner son premier « bébé » pour obtenir un avis. Même si le lecteur est un ami de longue date.
Est-ce pour cette raison que je pourrais, éventuellement, faire preuve de laxisme ? (rire sadique) Absolument pas !
De vous à moi, j'ai même tendance à être plus impitoyable avec les gens que je connais et que j'affectionne particulièrement.
Ne vous attendez donc pas à une chronique en demi-mesure avec des phrases à double sens pour ménager l'auteure que je connais.
Commençons !

Les chroniques de Virginia, c'est l'histoire de Virginia (sans déconner!), une jeune scientifique qui a vécu une histoire d'amour contrariante et qui a décidé de ne plus faire confiance à un homme....
Je pourrais reprocher un « cliché » dans cette mise en bouche ... C'est ce que je vais faire, d'ailleurs ! Pourquoi une femme a-t-elle toujours ce comportement stupide ? « Un homme m'a blessé, suis trop triste, je vais devenir nonne, na ! » J'ai pas dit qu'elle devait soulever sa jupe à chaque coin de rue... Restons correct s'il vous plait !
Non, mais ma mère me disait souvent : quand tu tombes de cheval, tu dois remonter tout de suite à cheval .... Et je me rends compte que cette image n'avait aucun second sens à dix ans, mais que là .... Hum !
Bref !
Vous m'avez compris !
Ce point n'est pas important de toute façon vu qu'il ne joue pas sur toute l'histoire du roman.
Je l'ai juste noté parce que ça m'a sauté aux noeils d'entré de jeux. Je n'aime pas les clichés... xD
Nous suivons donc Virginia, scientifique coincée, aux côtés de sa meilleure amie qui parvient à la convaincre de prendre des vacances. A force de rester enfermée, la pauvre jeune femme a un teint de cadavre fraichement mort. En découvrant le lieu de prélassement de ces dames, j'ai bavé tout mon saoul : une croisière ... Bon très rapidement, j'ai découvert que la « Croisière s'amuse », ce n'était pas pour ce roman, mais l'espace d'un instant, j'ai eu envie de les rejoindre sur le pont du bâteau pour mâter l'un ou l'autre beau mâle.
Sur le yacht de « La croisière ne s'amuse pas tant que ça finalement », on revit un peu une scène du Titanic ... Non, il n'y avait pas de Jack et de « je sais plus son nom »...
Celle de la fin ... Mais naaaan, pas celle où Jack finit en bloc de glace !
AVANT ! Rhooo ! Didju !
Aucun Iceberg n'a coulé le yacht de Virginia, c'était un vent violent ... Un très groooos vent violent et tout le monde panique pour sauver ses miches. Oui, d'accord, une tempête.
Donc Virginia + Best + Soleil qui devient une Tempête + hurlements de gens qui veulent sauver leurs fesses = merdasse de prévue = saut dans le temps.
J'ai bien aimé cette introduction, je l'avoue. Pourquoi ?
Parce qu'on ne sait pas comment ce saut temporel est possible, parce qu'on se demande : est-elle morte ou est-elle dans le coma entrain de rêver ou est-ce une autre explication ?
D'entrée, ce genre de questions me fait sautiller comme une petite fille un soir de Noël.
Je veux savoir !
Autant je peux entrer dans l'introduction sans avoir peur de vous pourrir le roman, autant je ne peux pas vous donner d'exemples concrets pour la suite, sans tomber dans le « spoiler de la mort qui tue la vie ». Je vais me contenter du paragraphe suivant :
Etant donné que je connais les centres d'intérêts et que j'ai eu l'occasion dans notre jeunesse de lire les fics de Laure Valens (et cette phrase nous donne un coup de vieux, c'est atroce) , je n'ai pas été surprise du mix Histoire / Mythologies /Prises de libertés. Quand elle m'a annoncé qu'elle écrivait un roman, je savais d'emblée à quoi m'attendre. La lecture m'a fait sourire, rire, a ravivé de bons souvenirs et je me suis dit : ce roman est la conclusion de dix ans d'amitié avec des hauts et des bas.
J'ai trouvé des personnages attachants, d'autres moins, des têtes à claque, des calinours, et j'en passe.
J'ai trouvé une histoire dans l'Histoire et une mythologie bien utilisée.
Certaines parties du roman souffrent, parfois, d'un rendu brouillon. D'autres chapitres arrivent inopinément. Notamment le premier chapitre amenant la mythologie. Personnellement, j'aurais trouvé plus judicieux de commencer le roman en jetant le concept mythologique. Pour une personne qui ne connait pas le style de Laure Valens, lire 80 pages historiques puis tomber subitement sur l'aspect mythologique, c'est assez déstabilisant. J'en conviens.
Niveau histoire, il est facile de constater que l'auteur n'a pas créé de plan pour son intrigue, qu'elle suit son envie du moment, ses idées. Heureusement, tout est logique, elle ne part pas en « cacahouètes » comme on dit par chez moi. Mais les explications sont parfois trop « clash d'un coup ».
Il est indéniable, pour moi, qu'avec un fil rouge bien construit, un plan spécifique, le lecteur n'aura plus la sensation d'être balotté par l'auteur qui ne sait pas où il va.
Le plan et le fil rouge : le GPS de l'auteur !!
Tant que nous sommes dans l'histoire, je vais m'arrêter deux secondes sur l'aspect historique. Je n'ai aucune connaissance exacte de l'Histoire, je n'ai aucune mémoire des dates, je ne parle même pas des noms. J'ai quelques savoirs, mais pas suffisants pour me targuer d'avoir « vue » les erreurs historiques possibles.
En plus, je vous avoue que moi, je m'en balance de la justesse historique. Si j'avais envie d'un récit historique concret, j'ouvrirais ma télé pour regarder « Secrets d'Histoire » présenté par Stephane Bern (émission que je vous conseille vraiment).
J'ai lu quelques chroniques qui reprochaient une prise de liberté de l'auteur quant aux faits et personnages historiques. J'ai trouvé ça assez fort. Je me suis même dit : Ha ! Alexandre Dumas n'a plus qu'à se fouetter pour son non respect de l'Histoire des personnes qu'il utilise.
Réfléchissons, vous avez une jeune femme qui fait un saut dans le temps. L'Histoire subit donc une voir plusieurs altérations dans son écriture. Non ? Donc les faits non respectés s'expliquent facilement pour cette raison, selon moi.
Peut-être l'auteur aurait-elle dû s'attarder sur ces explications pour que les lecteurs lambda puissent mieux appréhender ces libertés historiques?!
Ensuite, je me suis dit : de qui se moque-t-on ? La RP est une lecture qui est appréciée de pas mal de lectrices. On a de beaux Highlanders ou des comtes anglais ou autres qui vivent une histoire d'amour avec une jeune femme souvent indomptable. Personne ne s'étonne qu'une femme, à ces époques, puisse se rebeller. Ben non ! C'était monnaie courante. Je rappelle que les femmes qui n'obéissaient pas étaient brûlées vives, décapitées, envoyées dans des couvents, assassinées ?! J'en passe ! En plus, femmes – femmes, mes fesses, les épouses de ces messieurs avaient quel âge ? 13 à 16 ans ? Normal, on ne vivait pas vieux donc fallait avoir des enfants très jeunes.
Enfin bref, je ne suis pas là pour discuter de l'aspect logique entre les Chroniques de Virginia et les autres RP, mais je voulais quand même donner mon point de vue face à cette ancienne mini polémique que j'ai trouvé injustifiée.
L'aspect Mythologique, quant à lui, m'a beaucoup plu. J'ai aimé le mélange de toutes les mythologies, me dire : tous les dieux ne sont qu'un énorme clan, un monde à part. Whoua ! J'adhère ! J'adore !
Rien d'autre à dire.
Niveau personnage, j'ai beaucoup apprécié Virginia. J'avais un peu peur au départ, étant donné que j'ai côtoyé beaucoup de héros et héroïnes créés par l'auteur. Je m'attendais à une jeune femme trop sûre d'elle et trop « forte ». L'auteur a su dévoiler les faiblesses autant que les forces de Virginia. Il m'est arrivé, plusieurs fois, de me projeter dans le personnage et de comprendre ses sentiments, sans même que l'auteur n'ait besoin d'en dire des tonnes.
C'est assez rare, chez moi, je tenais donc à le souligner.
On pourrait reprocher une instabilité sentimentale chez Virginia, surtout vers la fin du roman. On fait le rapprochement entre son amour déçu de départ, avec l'amour déçu du milieu et l'amour trouvé de fin ... Je me suis demandée si c'était moi qui lisait ou percevait mal les sentiments de la jeune femme.
J'ai eu beaucoup de mal avec Charles. Un moment, je l'appréciais, un autre moment, j'avais envie de le jeter moi-même par une fenêtre ou autre. Je ne sais pas expliquer exactement pour quoi. C'est très étrange comme ce personne soufflait le chaud puis le froid puis le chaud en moi.
C'est peut-être parce que sa première intervention m'a un peu déstabilisée. Sans rentrer dans les détails, il y a eu un rapport entre un nom et un autre...
J'ai adoré le couple royal. Henry est un homme brusque aux premiers abords, mais très vite, ses sentiments pour sa femme expliquent son comportement. C'est un souverain bon, qui peut être humain quand il n'a pas à gouverner son royaume. Cette dualité est réellement bien jouée par l'auteur. Elle a réussi à donner un aspect humain à un roi qui ferait tout mon son royaume, mais sans tomber dans le « mon dieu ! Je suis roi, je dois tenir tout cela d'une main de fer, mais que faire, je suis aussi humain, j'ai des sentiments ! Help me ! »
Non, vraiment, j'ai beaucoup apprécié la façon dont ce personnage est mené tout au long de l'histoire. Même chose pour Catherine .... Rien à dire ! J'ai adoré ce couple.
Un autre personnage qui m'a beaucoup plu, c'est Macaria. Un personnage un peu fou-fou, qui détonne dans l'atmosphère très sérieux et historique. Elle a été une bouffée d'air frais pour moi. Et j'avoue que son humour m'a fait rire assez souvent.
J'ai eu un coup de coeur pour un personnage masculin, mais je n'en dirai pas plus sous peine de spoiler à crever l'intrigue. Mdr !
Pour les rebondissements, il y en a de très bons qui donnent un ton soutenu à l'histoire. Ils ne donnent pas l'impression de tirer l'histoire en longueur et c'est réellement primordial pour moi.
J'ai apprécié le dénouement qui renvoie à des faits du début et qui pose de grandes questions quant à la suite de la saga.

En conclusion, même si l'histoire souffre d'un manque palpable de GPS, les personnages sont tous tellement bien menés que ça ne gâche pas l'histoire en elle-même. Les côtés historiques et mythologiques se complètent vraiment bien. La fin du roman ouvre un tas d'interrogations et une envie certaine de découvrir la suite des Chroniques de Virginia.
Je n'ai qu'une chose à dire : Laure Valens, UN PLAN ! UN PLAN ! Mdr !

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