lundi 22 avril 2013

16 Lunes ( Sublimes Créatures #1) par Kami Garcia & Margaret Stohl




Avis de Lili

Dans cette critique, je vous dévoile mes propres émotions. C'est donc subjectif, c'est ma vision à moi. D'autres n'ont peut-être pas vu ce que j'avais vu en lisant. 
Ensuite, je ne m'attarde pas sur les personnages comme le fait Cassie. Donc si vous désirez en savoir plus sur eux: c'est là 

De prime à bord, les romans jeunesses sont loin d'être ma tasse de thé. J'ai lu Twilight. J'ai détesté Twilight. Je n'ai pas accroché aux Vampires de Manhattan. Je n'apprécie guère Journal d'un Vampire (même si j'aime encore bien Journal de Stefan). Et j'en passe d'autres du même style.
Autant dire que 16 Lunes, je n'en pensais pas grand chose à part: "pffff!" .
Oui: Pffff!
Puis "eurk", quand ma soeur de vingt ans a lâché durant une conversation " c'est aussi bien que Twilight". Le coup de grâce.
16 Lunes et moi, ça partait d'un mauvais pied, d'emblée.
Résultat des courses, mon livre a pris la poussière quelques temps. 


Jusqu'à ce qu'une amie me le conseille vivement en disant: " c'est sérieusement chiant durant les cent premières pages, puis ça va beaucoup mieux. Ils sont touchants les petiots, en fait. Ca n'a rien à voir avec Twibeurk!"
Bon! Je connais la dame qui n'a pas sa langue dans sa poche. Ma curiosité frétille, tout à coup.
Je me suis donc lancée à l'assaut de ce bouquin écrit à deux mains. 


Dès la première page, je suis surprise: un garçon narrateur? Ca fait un peu peur quand on prend en compte que ce sont deux femmes qui ont écrit.
Puis la magie prend, en fait. 
Je ne dirais pas que c'est le feu d'artifice, mais je me suis laissée porter par Ethan. Un garçon calme, qui cache sa rancœur vis-à-vis d'une vie enfermée dans une ville tout aussi verrouillée. A Gatlin, on ne vit pas, on se laisse porter par son destin déjà tout tracé parce que votre famille est X ou Y. A Gatlin, on ne vit pas, parce qu'on n'a aucun secret pour son voisin et même pour le chien à l'autre bout de la ville.
A Gatlin, on suit le pas et c'est tout!
Quel adolescent ne s'est jamais senti enfermé dans sa propre existence ? Quel adolescent ne s'est jamais dit: "un jour, je partirai, je vous le jure!" ou "on peut jamais rien faire ici!" ?
Dès les premiers chapitres, je n'ai pu m'empêcher de faire des liens entre ma propre adolescence et celle de Ethan.
Je rechignerais en disant que notre héros est un brin trop romantique, trop doux, trop sage, trop "pas assez rebelle". Parce que, sérieusement, on vous dit avant vos 15 ans et durant cette période: "n'entre pas là-dedans!". Vous n'y allez pas, vous ? Moi, plutôt deux fois qu'une. Ethan n'essaye qu'une fois, puis oublie qu'on lui interdit de mettre les pieds dans le bureau de son père, puis ça lui revient, puis il oublie. En parlant du père: toujours absent et totalement à la masse. C'est à se demander s'il ne se drogue pas, le vieux, d'ailleurs. J'avoue avoir été désarçonnée par ce personnage "fantôme" qui détenait tant de secrets.
Mais bon, Ethan est amoureux. Ethan vit son premier coup de foudre. Il a la tête dans le cirage et rien n'importe plus que sa bien-aimée.
On se laisse facilement emporter par ce jeune homme qui sait que sa vie à Gatlin sera foutue s'il décide d'aller avec "l’étrangère trop bizarre". Il y va, non sans penser aux conséquences, mais c'est plus fort que lui. Il sait que c'est "elle". "Elle" dont il rêve chaque nuit depuis des semaines.
Quand je dis que le ton est juste du début à la fin. Ca se remarque surtout via les réactions du jeune homme. Par exemple, lorsqu'il découvre que sa "petite-amie pas tout à fait petite-amie" est une Enchanteresse, nous avons droit à un "ha! ok! Je me disais bien ...." puis une nuit sans sommeil faite de " WTF?! Oui, mais il y a eu ceci et cela, bien avant son arrivée. Puis il y a eu ça quand elle est arrivée. Et ça. C'est logique, mais ... ". Personnellement, j'ai trouvé ce passage de prise de conscience très juste, très bien dosé et très masculin aussi. J'ai l'habitude de voir des hommes ou jeunes hommes (ado ou plus vieux) réagir vivement quand une femme leur révèle quelque chose dans un roman. Ca m'a toujours fait dire: "on ne voit ça que dans les livres".
Là, j'ai vraiment été surprise de la ressemblance entre ce que j'avais déjà pu voir chez mes frères et mon mari (aussi), et ce que je lisais.
Même quand il doit choisir entre ses ami(e)s d'enfance et la nouvelle, on ne peut que se retrouver dans cette scène. Nous avons tous eu à faire ce choix: dois-je aider le mouton noir de la classe ? Vais-je en supporter les conséquences?
C'est vrai que le choix de Ethan : on s'y attend, on n'est pas surpris plus que cela. Le choix était, certes, fait, mais il n'était pas définitif tant qu'il pensait qu'il pouvait revenir en arrière. C'était rattrapable. Il en avait conscience et partageait cette dualité avec nous, lecteurs, très brillamment.
Un ton tout à fait correct.

J'avoue qu'en arrivant à la moitié du livre, je ne savais pas trop quoi en penser. Je ne savais pas comment définir mes sentiments, mes émotions.
Premièrement, parce que l'histoire d'amour est centrale, sans vraiment l'être. Il est indéniable que l'amour impossible de Ethan et Lena n'est pas TOUT dans ce livre. Les auteurs n'en ont pas fait un truc sirupeux de "je t'aime, mais nous ne pouvons être ensemble". On ressent assez rapidement, après l'arrivée de Lena, que les auteurs cherchent à faire évoluer ces adolescents via leur histoire commune. Il y a des prises de consciences, des remises en question, la fougue de la jeunesse mise à mal quand les événements demandent beaucoup plus de maturité. C'est ce qui rend ce roman si difficile à expliquer, à chroniquer.

Il n'est pas prenant dans les faits, il est prenant dans les sentiments! 
Si je devais m'arrêter à l'histoire d'amour entre Lena et Ethan, je vous dirais: ne lisez pas! C'est du déjà vu. Roméo et Juliette restent les meilleurs. Cependant, ça va bien au-delà de ce point.
Deuxièmement, Ethan grandit, il est à un moment clé de sa vie. A quinze ans, on croit savoir, mais on ne sait pas. Les adultes nous conseillent, parfois nous mentent, on le prend mal, mais finalement, on se dit "ils nous aiment". A quinze ans, on ne comprend pas toutes les décisions prises à nos dépends.
Ce sont ces détails qui sont savamment distillés dans ce livre. 
Pourtant, j'étais un peu déçue du manque de rébellion (comme je l'ai dit plus haut) de Ethan. J'ai eu la désagréable sensation, plusieurs fois, qu'il se laissait porter et trouvait des excuses faciles aux personnages qui gardaient secrets des informations importantes. 
Via ce personnage, les auteurs nous donnent le cliché " l'amour pardonne tout, l'amour va au-delà de tous les actes". C'est un petit point avec lequel j'ai eu un peu de mal, je l'avoue. 

Finalement, arrivée à la fin de 16 Lunes, je l'ai fermé en me disant que j'allais me procurer le suivant assez rapidement. Ce premier tome marque bien les prémices d'une saga intense et profonde. Plus profonde que "je t'aime, moi non plus puis moi aussi". Il y a la recherche de soi-même, la recherche de sa place parmi des gens différents de soi, les doutes "suis-je comme tout le monde alors que je hurle le contraire?", des questions existentielles telles que "si mon entourage n'évolue pas, et que moi si, dois-je m'en accommoder pour ne pas être seul ? parce que je n'ai pas le choix?".
Je pourrais vous dire: "une fois entrer dans le monde des Enchanteurs, c'est génial". C'est faux! Ce monde m'a plu, certes, mais sans plus. Je n'ai pas trouvé de réelles différences avec ce qui a déjà été fait dans d'autres sagas populaires ou moins. C'est sympa, chaque membre de la famille de Lena possède des dons uniques et vastes, mais ce n'est pas le plus important.
Le plus important dans 16 Lunes, ce sont les combats intérieurs des personnages, les questionnements, les réponses à ces derniers, les découvertes familiales qui rappellent des histoires personnelles vécues ou approchées via des proches, et bien entendu, les réactions des protagonistes et des personnages secondaires qui sont toutes aussi justes les unes que les autres
Il est impossible, selon moi, de sortir de ce livre, sans s'être identifié à l'un ou l'autre si on lit réellement ce bouquin. Et quand j'écris "réellement", je parle en ouvrant sa mémoire passée pour les plus âgés, et en se transposant dans sa propre réalité pour les plus jeunes. 

J'ai lu beaucoup de critiques où l'on disait que les auteurs dénonçaient la société puritaine et fermée de certaines régions des USA. Je ne pense pas qu'il faille aller si loin pour trouver une société où l'étranger,  celui qui ne rentre pas dans nos règles, est mis dans la case "pas approché", "danger". Il suffit de penser honnêtement à notre propre adolescence, à nos remarques face à des gens habillés différemment, qui vivent autrement.
Parce que, de vous à moi, qui n'a pas été "rejeté", qui n'a pas été " rejetant" et qui n'a pas été soi-disant "neutre" autant à l'école qu'au boulot ? 


Je conclurai cette chronique très calme dans le choix des mots, mais non moins passionnée, que j'espère pouvoir vivre 17 Lunes et les suivants dans le même état d'esprit, en ressortir aussi sereine et me dire qu'enfin, une lecture jeunesse apporte autre chose qu'une jolie histoire de cœur totalement gnangnan. 





1 commentaire:

  1. J'ai vu le film mais je n'ai pas encore lu le livre. J'essaierais de m'y mettre un de ces jours !

    RépondreSupprimer